L'histoire du senchadō

Senchadō en France

Le senchado (煎茶道litt. la voie du thé infusé) est le second type de cérémonie du thé apparu au Japon, avec chanoyu (茶の湯litt. l’eau chaude du thé), la voie associée à la préparation de thé en poudre matcha. Ayant pris forme plus récemment au Japon à l’époque moderne, il s’agit également d’une pratique centrée sur la convivialité autour de la préparation de thé vert japonais, mais infusé.
Vers la fin du dix-septième siècle, à l'époque d'Edo (1603-1867), une nouvelle technique de préparation d’origine chinoise est introduite au Japon.





Contrastant avec la préparation du matcha, ce procédé séduit par sa simplicité. Baisao (1675-1763), un moine bouddhiste japonais de l'école Obaku du bouddhisme zen, est considéré de nos jours comme le premier Maître informel de senchado. Muni d’un nécessaire portatif, il se déplaçait dans la ville de Kyoto en proposant du thé sous formes de feuilles qu’il faisait infuser. Cette activité était pour lui une manière de vivre sa spiritualité.

Ito Jakuchu, Portrait de Baisao, rouleau suspendu datant du 18e siècle

Ce procédé jouit peu à peu de l’engouement d’amateurs japonais, attirés par l’univers des lettrés chinois, auquel il est associé. Cette pratique bénéficia d’une grande popularité au dix-neuvième siècle, jusqu'au début de l'ère Meiji (1868-1912), notamment parmi les marchands lettrés et les artistes, sous la forme de rencontres enrichissantes entre amis dans une atmosphère moins formelle que celle du chanoyu. Ces rencontres étaient également l'occasion d'admirer les collections de l'hôte, le plus souvent composées d'objets importés de Chine ou fabriqués au Japon dans le style chinois appelé karamono.